par @FrancoisChe
L'entretien fleuve de Franck Annese, fondateur de So Foot, dans Rage Mag

Franck Annese s'est confié dans les colonnes de nos confrères de RageMag. Sans langue de bois, le fondateur du magazine So Foot s'explique notamment sur les raisons du succès d'un groupe de presse, petit mais costaud (So Film, DooLittle, Pédale...).
Annese n'élude aucun sujet : les nouveaux titres qu'il va lancer en 2014, la crise de la presse écrite, la transition numérique, le modèle économique, le milieu du foot... Plus qu'une interview au long cours, un véritable manifeste.
En 2003, il tentait un pari un peu fou : lancer un canard de foot qui traite de ballon rond via le prisme culturel, avec 450 balles de capital. En gros, le sport n'est qu'un prétexte pour raconter des histoires. 10 ans après, son entreprise est une réussite. Le mensuel s'écoule à 50 000 exemplaires et peut s'enorgueillir d'être un titre qui gagne de l'argent, dans un contexte économique très défavorable pour la presse écrite. Le petit monde des médias s'interroge. Mais quel est son secret ? Annese dégaine la « règle des 3H » comme histoire, humain et humour parce « qu'il fallait bien que je trouve une formule pour expliquer », dit-il. C'est un peu plus compliqué que ça.
Quelques extraits de l'interview :
Sur la crise de la presse :
« C'est un milieu qui a mal vécu l’arrivée du net, qui a de moins en moins d’argent et qui le dépense de moins en moins bien. En gros, aujourd’hui, il y a une prime aux petits papiers, aux brèves et au journalisme de grande consommation. »
Sur le fait que So Foot est souvent comparé aux Inrocks :
« je dis non ! On est même peut-être l’inverse. Les Inrocks, pour moi, c’est un magazine de critiques. Ce n’est pas péjoratif, c’est ce qu’ils sont et ils sont très bons là-dedans. Nous sommes exactement l’opposé de ça. »
Sur l'art de la critique dans la presse magazine :
« Dans la critique, il y a un côté démonstration de force qui est absent dans le récit. Et moi, j’aime l’absence de démonstration de force. Nous ne sommes pas là pour montrer au lecteur que nous sommes plus fort que lui. On est là pour lui raconter quelque chose, essayer de l’intéresser à un sujet qui nous a passionnés…»
Sur le modèle économique :
« On est mal payé ! Tous. Mais on est aussi bien payé qu’à Libé, voire mieux ! »
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© photo : Jeanne Frank pour Rage Mag