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Autokratz : Un Futur pour la Dance Music anglaise

La carte anglaise des musiques électroniques n’en finit pas de se densifier. Au début de l’été, Simian Mobile Disco a entrouvert la brèche et Autokratz compte s’y faufiler via le soutien de Kitsuné, label éclectique et pluridisciplinaire, incomparable défricheur de tendances.
Street Tease a eu le loisir de rencontrer le duo anglais, détendu et dispo, deux heures avant leur performance live au Festival Emergences.

David et Russel forment Autokratz, une « référence inspirée par 1984 », le célèbre roman de Geoge Orwell mais au sein de la formation, point de dictateur. David, au physique frêle comme une allumette, look Moby (et oui David n’a pas de cheveux) et lunettes blanches teintées avoue d’emblée, ne pas trop apprécier l’exercice de l’interview. Il promet de faire un effort, heureusement car il est clairement le leader verbal du duo, Russel, ponctuant le plus souvent les phrases du premier.
Les deux Londoniens traînent une solide réputation de groupe Live et sur la foi de leur surprenant premier maxi (Réaktor est dans les bacs depuis le 24 septembre), ils entendent bien démontrer aux parisiens qu’il ne s’agit pas d’une usurpation d’identité. Au contraire, ils comptent marquer les esprits, fort d’une démarche indie et d’un jeu de scène hyper actif.

« Le moment le plus excitant, c’est quand tu travailles sur un nouveau morceau et d’observer la réaction du public lors de la première écoute live alors que tu viens de terminer le track deux jours plus tôt. On ne veut pas juste faire danser le public, on espère imprégner leurs esprits de nos mélodies. Nous ne sommes pas seulement un simple groupe, nous cherchons à transmettre un message en jouant de la musique électronique. C’est un vrai challenge ! »

"Nous cherchons à transmettre un message en jouant de la musique électronique. C’est un vrai challenge !"

L’écoute de leur premier 12’’ confirme ce sentiment, leur dance music a vocation à remuer les dancefloor, même les plus exigeants. Reaktor cumule efficacité et intransigeance mélodiques, dans la veine d’un Digitalism. Une recette qui peut s’expliquer par les influences variées du combo qui s’étendent souvent au delà de l’électronica. Le background reste cependant très british.

« J’aime la complexité des mélodies de Kraftwerk, je les écoute beaucoup, encore aujourd’hui. Daft Punk est important pour nous, également. Nous écoutons les Smiths, Jarvis Cocker, New Order ».


Leur prestation est impeccable, un set compacte de 45 minutes, sans temps morts mais surtout sans temps faibles. Et Russel de nous avouer :
« je pense que le public français est bien plus curieux des nouvelles sonorités que chez nous, ils profitent plus du moment présent. En Angleterre, le public a besoin de connaître tes morceaux à l’avance pour s’enthousiasmer ».
Une note plutôt positive pour l’assistance française, réputée intransigeante.
Nous clôturons cette sympathique discussion par un enthousiasmant Blind-test spécial Kitsuné Maison. Autokratz se révèle intraitable et réalise un sans faute, comme en Live…

Auteur : @FrancoisChe
Photos : Mpy Was Here

www.myspace.com/autokratz